L’essor de la recherche sur les bienfaits potentiels du cannabidiol (CBD) pour la santé suscite un vif intérêt dans le domaine médical, et cela inclut son application dans le traitement de maladies inflammatoires de l’intestin telles que la rectocolite hémorragique (RCH).
Dans cet article, nous vous proposons d’explorer les différentes études réalisées sur les potentiels effets bénéfiques du CBD sur cette maladie intestinale peu connue, mais pas si rare que cela, puisqu’en France, elle concerne environ 80 000 adultes.
Table des matières
Rectocolite hémorragique (RCH) : définition, causes et traitements
La RCH est une maladie qui peut se déclarer à tout moment, mais qui se manifeste généralement entre 15 et 35 ans. Elle touche environ 1 personne sur 1500, aussi bien les hommes que les femmes. Et bien qu’elle ne soit pas grave, elle impacte négativement la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes.
Pour en savoir plus au sujet de la RCH et de la Maladie de Crohn, consultez le site de l’association AFA Crohn RCH. Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont complexes, nous nous contentons de présenter ici un résumé de ce qu’il faut savoir au sujet de la RCH.
Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique ?
La rectocolite hémorragique (RCH), également connue sous le nom de colite ulcéreuse, est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Contrairement à la maladie de Crohn, qui peut toucher n’importe quelle partie du système digestif de la bouche à l’anus, la RCH affecte principalement la muqueuse du côlon et du rectum.
La RCH est caractérisée par une réponse immunitaire agressive et localisée, provoquant la formation d’ulcères sur la paroi interne du côlon.
Cette inflammation provoque une série de symptômes très désagréables tels qu’une diarrhée sanglante, souvent accompagnée de douleurs abdominales et de crampes. Par ailleurs, les diarrhées répétitives peuvent entraîner une perte de poids importante ainsi qu’une fatigue chronique.
Le plus souvent, cette maladie se manifeste sous forme de poussées, périodes pendant lesquelles les symptômes sont très intenses, en alternance avec des phases de rémission.
La gravité des symptômes varie d’une personne à l’autre, cependant, une chose est sûre, la RCH impacte négativement la qualité de vie des individus touchés.
Quelles sont les causes de la RCH ?
La RCH est une maladie multifactorielle vraisemblablement provoquée par une combinaison de facteurs dont :
- La prédisposition génétique : en effet, plusieurs gènes ont été associés à la RCH, notamment le gène NOD2 ;
- Un déséquilibre de la microbiote intestinal provoqué par divers facteurs externes tels que le tabagisme, les infections intestinales antérieures et la qualité de l’alimentation ;
- Et enfin, le stress, bien qu’il ne soit pas considéré comme une cause directe, peut déclencher ou aggraver les symptômes de la RCH.
Bien que les mécanismes de la maladie ne soient pas encore totalement compris, il semblerait qu’elle soit d’origine auto-immune. En effet, le système immunitaire attaque et détruit la flore intestinale, provoquant une inflammation sévère du côlon.
Quid des traitements ?
La RCH est une maladie orpheline de traitement. Cependant, il existe plusieurs soins palliatifs pour diminuer l’incidence des symptômes et prolonger la période de rémission. Parmi ces soins, on trouve :
- Les anti-inflammatoires tels que les aminosalicylates (comme la mésalazine), sont souvent utilisés pour traiter les formes légères à modérées de la RCH. Ils aident à réduire l’inflammation de la muqueuse intestinale ;
- Les Corticostéroïdes tels que la prednisone, sont utilisés pour contrôler rapidement l’inflammation en cas de poussées aiguës. Cependant, ils ne sont généralement pas adaptés à une utilisation à long terme en raison de leurs effets secondaires potentiels ;
- Les immunomodulateurs tels que l’azathioprine ou le méthotrexate, peuvent être utilisés pour maintenir la rémission chez les patients qui ne répondent pas bien aux aminosalicylates ;
- Les médicaments biologiques, comme les anti-TNF (infliximab, adalimumab) ou les anti-intégrines (vedolizumab), sont utilisés pour contrôler l’inflammation en ciblant des protéines spécifiques du système immunitaire. Ils sont souvent utilisés pour les formes sévères de RCH.
- Une intervention chirurgicale, telle qu’une ablation du côlon (colectomie), peut être préconisée dans les cas graves de RCH ou en présence de complications telles que des saignements sévères.
En parallèle, des médicaments antidiarrhéiques, des anti-douleurs et des suppléments nutritionnels peuvent être utilisés pour soulager les symptômes et maintenir la nutrition.
Quels sont les potentiels effets du CBD sur la RCH ?
Quel est le lien entre CBD et RCH ? Réponse : le système endocannabinoïde, un réseau de récepteurs qui régule de nombreux processus physiologiques clé qui présente une forte affinité avec les molécules du chanvre ( = cannabinoïdes) telles que le CBD.
En d’autres termes, le CBD est capable d’agir sur certains de nos récepteurs (notamment les CB2, localisés dans l’appareil digestif), lui conférant tout un tas de potentielles propriétés. Certaines d’entre elles pourraient être bénéfiques pour les personnes atteintes de RCH, mais aussi pour celles qui souffrent de la Maladie de Crohn ou du syndrome de l’intestin irritable.
Module la réponse inflammatoire dans le tractus gastro-intestinal
Comme nous l’avons mentionné un peu plus tôt, la RCH est provoquée par un dérèglement du système immunitaire. En effet, la réponse inflammatoire est si agressive, qu’elle endommage sérieusement les parois du côlon.
En ce sens, les propriétés anti inflammatoires et immunosuppressives du CBD constituent une sérieuse piste de traitement. Plusieurs études [1][2] suggèrent en effet que le CBD :
- Peut réguler la réponse inflammatoire via son action sur le système immunitaire ;
- Est capable d’induire l’apoptose des cellules immunitaires, contribuant ainsi à réduire l’intensité de la réponse inflammatoire ;
- N’entraîne pas d’effets secondaires graves, ni d’accoutumance.
Bien entendu, des études complémentaires sont nécessaires avant que l’on puisse réellement considérer le CBD comme un potentiel traitement contre la RCH. Cependant, au vu des observations préliminaires et de son innocuité, on peut s’attendre à ce que la recherche poursuivre cette piste !
Réduit les contractions musculaires de l’intestin
Comme nous l’avons mentionné un peu plus tôt, des récepteurs endocannabinoïdes – les CB2 – sont localisés au niveau de l’appareil digestif.
Une équipe de chercheurs s’est notamment penchée sur l’action du CBD sur ces récepteurs-là. Et, bien que l’étude a été réalisée sur un modèle animal, les observations sont, encore une fois, très encourageantes.
Cette expérience [3] montre en effet que le CBD peut améliorer la motilité intestinale ( = mouvements musculaires qui se produisent dans le tube digestif pour faciliter la digestion), ce qui pourrait se révéler intéressant dans le cadre de la RCH, étant donné que cela pourrait aider à diminuer la sévérité des diarrhées et des troubles digestifs généralement associés à la maladie.
Propriétés antioxydantes
Bien que le lien ne soit pas encore totalement compris, certaines études suggèrent que le stress oxydatif (=processus biologique qui se produit lorsque le corps produit un excès de radicaux libres) pourrait déclencher ou aggraver les MICI telles que la RCH.[4]
En effet, le stress oxydatif peut contribuer à l’inflammation des parois du côlon en endommageant les cellules de la muqueuse intestinale et en déclenchant une réponse immunitaire trop agressive.
Largement documentées dans la presse scientifique, les propriétés antioxydantes du CBD pourraient être utiles dans la prévention et le ralentissement de la progression de la RCH. En effet, la recherche suggère que le CBD est capable de détruire les radicaux libres, mais aussi d’empêcher leur synthèse.[5]
Diminue la douleur liée à la RCH
Enfin, le CBD pourrait aider les personnes atteintes de RCH dans la gestion de la douleur. En effet, plusieurs études montrent que la petite molécule issue du chanvre abrite également des propriétés antalgiques.
Comme nous l’avons déjà dit, les mécanismes d’action du CBD ne sont pas encore bien compris. Cependant, de nombreuses études ont mis en évidence le lien entre CBD et la synthèse de sérotonine, une hormone qui intervient à de nombreux niveaux au sein de notre organisme, notamment dans la gestion de la douleur.
Il est bon de savoir que l’action du CBD sur la synthèse de cette hormone favorise également un sommeil de meilleure qualité via son action tranquillisante. D’ailleurs, il aide aussi à combattre le stress, l’anxiété et les troubles de l’humeur.
Cannabis et RCH
Avant de parler du mode d’administration du CBD dans le cadre de la RCH, petite parenthèse sur l’usage du cannabis pour traiter les maladies intestinales. En effet, il nous semble important de garder à l’esprit que les propriétés thérapeutiques attribuées au CBD sont en réalité l’œuvre d’une action synergique entre toutes les molécules de la plante.
Les études suggèrent en effet qu’il est possible d’atténuer significativement l’incidence des symptômes d’une MICI grâce à la consommation de cannabis. En effet, une enquête [6] réalisée auprès de 300 personnes révèle notamment que le cannabis aide à réduire les douleurs abdominales dans près de 90% des cas, les crampes, dans pratiquement 80% des cas et la diarrhée chez presque 30% des sujets.
En France, il n’est pas (encore) possible de se procurer du cannabis thérapeutique. Cependant, comme nous allons tout de suite le voir, il existe des produits dont la composition est fidèle au bagage moléculaire du cannabis tout en restant parfaitement légaux. Ce sont ces produits-là que nous recommandons pour bénéficier d’un effet optimal.
CBD et RCH : produits conseillés et posologie
Nous avons déjà révélé une partie de nos conseils en ce qui concerne le choix du type du CBD à privilégier dans le cas de la RCH. Voici quelques recommandations complémentaires, notamment en termes de dosage.
Avant cela, précisons qu’il est impératif de demander l’avis de votre médecin. En effet, la prise de CBD pourrait entraîner des interactions médicamenteuses et provoquer des effets indésirables.
Quel CBD ?
N’importe quel produit CBD, pourvu qu’il soit de bonne qualité, peut être utilisé pour la gestion des symptômes de la rectocolite hémorragique. Cependant, de manière générale, l’huile de CBD est souvent recommandée pour son application pratique et sa facilité d’utilisation.
Toutefois, il est essentiel de privilégier une huile de CBD de haute qualité, produite par des fabricants réputés, et idéalement obtenue à partir de sources de chanvre biologique comme c’est le cas de Nobilis-Product.
En effet, la qualité de l’huile de CBD est importante car elle garantit que le produit ne contient pas de contaminants nocifs, comme des métaux lourds ou des pesticides, qui pourraient aggraver les symptômes de la RCH. Pour cela, il est recommandé de demander les résultats d’analyses de laboratoire correspondants. Cela vous permettra également de vérifier la concentration en CBD et autres cannabinoïdes.
Par ailleurs, comme nous l’avons mentionné, il existe certains produits qui reproduisent la composition naturelle du chanvre. Ces produits, ce sont les huiles CBD “full spectrum”. Ils contiennent toutes les molécules du cannabis, dont le THC, mais concentré à moins de 0,3% afin de rester légal et de ne provoquer aucun effet psychotrope.
Si toutefois vous ne souhaitez pas consommer de THC du tout, alors vous pouvez opter pour une huile broad spectrum, qui contient toutes les molécules du chanvre, sauf le THC.
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Quelle dose et quelle fréquence ?
La détermination de la posologie appropriée de l’huile de CBD pour le traitement de la rectocolite hémorragique (RCH) est une question complexe et individuelle. Par ailleurs, elle devrait être supervisée par un professionnel de la santé.
En effet, celle-ci dépend de plusieurs facteurs, notamment la gravité de la RCH, la sensibilité individuelle au CBD et les traitements médicaux en cours.
Toutefois, en général, il est recommandé de commencer par une faible dose, parfois aussi peu que quelques milligrammes par jour, et d’augmenter progressivement jusqu’à trouver la dose optimale. Pour vous donner un ordre d’idée, vous pouvez commencer par 3 à 5 gouttes/jour d’une huile concentrée à 10% de CBD.
Quoi qu’il en soit, il est important de noter que le CBD ne doit pas être utilisé comme traitement autonome de la RCH, mais plutôt en complément aux traitements médicaux conventionnels.
Nos sources
[1] Cannabinoid CB2 receptors in the gastrointestinal tract: a regulatory system in states of inflammation, British Pharmacological Society
[2] Cannabinoid-induced apoptosis in immune cells as a pathway to immunosuppression, PubMed
[5] Antioxidative and Anti-Inflammatory Properties of Cannabidiol, PubMed