Le CBD, extrait non psychotrope du cannabis, a suscité un intérêt croissant ces dernières années en tant que complément possible aux traitements du cancer.

Dans cet article, nous allons explorer de manière approfondie ce que la science actuelle nous dit sur l’utilisation du CBD, les raisons pour lesquelles de plus en plus de patients et de professionnels de la santé s’intéressent à cette approche, ainsi que les diverses manières dont le CBD peut être utilisé pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer.

Nous aborderons également les questions de sécurité, d’efficacité, et de légalité liées à l’utilisation du CBD dans ce contexte. Quels sont les avantages potentiels ? Quelles sont les précautions à prendre en compte ? Tour d’horizon.

Table des matières

Cancer : définition, causes et traitements traditionnels

Résultat de la prolifération incontrôlée de cellules défectueuses dans le corps, le cancer est une maladie complexe qui peut toucher n’importe quel organe, évoluer plus ou moins rapidement et dont les chances de guérison varient substantiellement d’un patient à l’autre.

Comment se forment les cellules cancéreuses ?

Comme nous le verrons un peu plus loin dans notre article, le CBD est potentiellement capable d’agir à plusieurs stades de développement de la maladie. Pour une meilleure compréhension de ce qui suit, il est donc important de rappeler le mécanisme de développement d’un cancer.

Celui-ci est caractérisé par 5 étapes clés :

  1. La mutation génétique : une erreur survient au niveau de l’ADN. Elle peut être causée par divers facteurs extérieurs (exposition aux UV, tabac, alcool, etc.) ou bien être d’origine génétique (héréditaire ou spontanée, sans explication apparente) ;
  2. La prolifération : le cycle de vie d’une cellule cancéreuse est anormal, elle se divise de manière incontrôlable jusqu’à la formation d’une masse de tissu appelé tumeur. Il peut s’agir d’une tumeur bénigne, sa présence n’affecte pas le fonctionnement de l’organisme et elle n’a pas la capacité de se propager ;
  3. La formation de métastases : si la tumeur en question est maligne, alors elle pourra se propager à travers le système sanguin ou lymphatique pour ainsi former d’autres tumeurs affectant d’autres organes ;
  4. L’angiogenèse : pour survivre et continuer de se développer, les cellules cancéreuses stimulent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins pour s’approvisionner en nutriments ;
  5. Pérennité du cancer : les cellules cancéreuses ne sont généralement pas détectées par le système immunitaire, ce qui favorise d’autant plus leur développement. Par ailleurs, avec le temps, elles sont capables de se défendre contre les traitements anticancéreux.

Comment fonctionnent les médicaments anticancéreux ?

Le traitement du cancer varie d’un patient à l’autre en fonction de l’organe affecté, du stade de la maladie et de l’état général de santé de la personne. Mais les traitements les plus couramment utilisés sont :

  • La chirurgie, préconisée lorsque le cancer est détecté avant la formation de métastases, consiste à retirer la tumeur ;
  • La chimiothérapie, qui utilise une combinaison de médicaments qui visent à détruire les cellules cancéreuses ou à les empêcher de se diviser ;
  • La radiothérapie, dont les rayonnements ionisants endommagent l’ADN des cellules cancéreuses afin de les détruire ou d’empêcher leur division ;
  • Et l’immunothérapie qui stimule le système immunitaire afin de favoriser la destruction des cellules cancéreuses.

Les traitements anticancéreux ont plusieurs mécanismes d’action. Ils peuvent :

  • Arrêter la division cellulaire ;
  • Inhiber la croissance des tumeurs ;
  • Induire la mort cellulaire (apoptose) ;
  • Inhiber l’angiogenèse.

Malgré une relative efficacité, la recherche de traitements contre le cancer reste très active.

En effet, le taux de guérison dépend énormément du type de cancer (90% des cancers du testicule sont guéris contre 0% des cancers du pancréas). Par ailleurs, ces traitements entraînent de nombreux effets secondaires graves du fait que les mécanismes d’action des médicaments affectent également les cellules saines du patient.

Les potentiels mécanismes anticancer du CBD

Il y a quelques années, le cas d’une octogénaire diagnostiquée de cancer du poumon dont la prise d’huile de CBD a permis de réduire la taille de sa tumeur de 70% avait fait le buzz sur internet [1]. À ce témoignage viennent s’ajouter plusieurs études précliniques encourageantes.

Système endocannabinoïde et cancer

Tous les animaux (et donc, y compris les humains) ont un système endocannabinoïde : un réseau de récepteurs distribué dans tout l’organisme activés ou inhibés soit par les cannabinoïdes (CBD, THC, etc.), soit par les endocannabinoïdes (neurotransmetteurs naturellement synthétisés par l’organisme).

Le système endocannabinoïde a pour rôle de maintenir notre organisme en état d’équilibre. En effet, ses récepteurs sont impliqués dans la régulation de divers processus physiologiques comme la température interne, le pH du sang, le taux de glycémie, etc.

Par ailleurs, il a été démontré que le système endocannabinoïde est impliqué dans divers mécanismes clé dans le développement et la prolifération des cellules cancéreuses [2] tels que :

  • La régulation du système
  • immunitaire ;
  • L’apoptose ;
  • L’angiogenèse.

Ainsi, l’usage de cannabinoïdes comme le CBD pourrait constituer une piste sérieuse de traitement contre le cancer.

Propriétés anti-tumorales du CBD

Le cannabidiol (CBD), de par son affinité particulière avec le système endocannabinoïde, est potentiellement capable d’agir sur les mécanismes impliqués dans le développement des cellules cancéreuses cités dans le paragraphe précédent [3].

En effet, le CBD active de manière indirecte les récepteurs de type CB2, lesquels sont impliqués dans le contrôle et la régulation de la cytocinèse dans les cellules immunitaires, contribuant ainsi aux facteurs anticancéreux liés à la division cellulaire, tels que l’antiprolifération.

D’autres études menées sur des modèles animaux montrent que le CBD a des propriétés pro-apoptotiques, qu’il inhibe la migration, l’adhésion et l’invasion des cellules cancéreuses [4].

Le CBD montre également une grande affinité avec les récepteurs de type TRPV, lesquels se trouvent en grand nombre dans certains types de tumeurs. Des études suggèrent que l’activation de ces récepteurs pourrait avoir des effets anticancéreux.

En résumé, le CBD est potentiellement capable de :

  • Induire l’apoptose des cellules cancéreuses ;
  • Empêcher la formation de métastases ;
  • Et réduire la taille de certaines tumeurs.
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Types de cancers concernés par la recherche

Si trouver un traitement contre le cancer est une tâche si compliquée, c’est entre autres parce qu’il en existe des dizaines et des dizaines de formes et que chacune d’elles implique des mécanismes qui lui sont propres.

En ce qui concerne l’usage du CBD, son action anti-cancéreuse a été étudiée dans le cadre de nombreux cancers (poumon, sein, prostate, mais aussi côlon, leucémie, cerveau…). D’ailleurs, une étude menée sur 119 patients atteints de différents types de cancers a révélé que la prise quotidienne de CBD permet de ralentir la propagation des cellules cancéreuses dans 92% des cas. [5]

Bien que des études complémentaires soient nécessaires, le CBD et les cannabinoïdes constituent une des pistes les plus sérieuses dans la recherche de traitement contre le cancer. Notamment parce que le CBD est non-psychoactif et surtout, parce qu’il est capable de favoriser la destruction de cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines.

Voici un bref aperçu des principales études menées sur l’action du CBD sur différents types de cancers.

Cancer du poumon 🫁

Nous avons évoqué un peu plus tôt le cas de cette dame qui a refusé tout traitement conventionnel et s’est auto-administré de l’huile de CBD réduisant ainsi de manière significative la taille de sa tumeur (70%). Certaines études suggèrent que le CBD pourrait effectivement induire l’apoptose des cellules cancéreuses localisées dans le poumon [5] ;

Cancer du sein 🤱🏻

Certaines études montrent que l’effet anti-tumoral du CBD est efficace sur le carcinome (=tumeur) du sein humain. Les études menées sur le sujet soulignent par ailleurs l’importance de poursuivre les recherches concernant le potentiel usage du CBD comme un agent antinéoplasique dans le traitement du cancer du sein.[6]

Cancer de la prostate 👨🏻

Il a été montré que l’utilisation de CBD permet d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses localisées au niveau de la prostate. Des études suggèrent également que le CBD réduit de manière significative la vitalité des souches cancéreuses. [7]

Le CBD comme soin palliatif du cancer

Le cannabis est populaire parmi les personnes diagnostiquées avec un cancer, notamment pour traiter les effets secondaires provoqués par leur traitement. Une enquête menée auprès de 926 patients du Fred Hutchinson Cancer Research Center (Seattle) a révélé que plus de 90% des patients qui l’utilisent considèrent que le cannabis aide à améliorer leur qualité de vie [8].

Il est important toutefois de signaler que le cannabis dont il est question dans cette étude contient une dose significative de THC. En France, les souches autorisées n’en synthétisent pas plus de 0,3%. Cependant, comme nous allons le voir, plusieurs études suggèrent que l’utilisation seule de CBD pourrait aider à diminuer de nombreux symptômes liés aux traitements anticancéreux traditionnels.

Effets sur les douleurs chroniques

La chimiothérapie peut affecter les nerfs périphériques, entraînant une neuropathie périphérique, une affection caractérisée par des douleurs, des picotements et des engourdissements dans les mains et les pieds.

La radiothérapie, quant à elle, peut également endommager les tissus sains, provoquant des douleurs chroniques dans la région traitée.

Par ailleurs, certains traitements anticancéreux peuvent déclencher une réaction inflammatoire dans le corps provoquant de fortes douleurs.

En ce sens, la prise de CBD pourrait se révéler bénéfique. En effet, ses propriétés antalgiques sont maintenant bien connues. Tout comme son action bénéfique sur les douleurs neuropathique. D’ailleurs, le Sativex, formulé avec du CBD, est prescrit aux personnes atteintes de sclérose en plaques pour diminuer la douleur liée à la maladie.

En parallèle, de nombreuses recherches ont étudié les propriétés antidouleurs du CBD chez les personnes atteintes de fibromyalgie et de rhumatismes avec des résultats très encourageants.

Effets sur les nausées et les vomissements

La chimiothérapie provoque fréquemment des nausées et des vomissements, un effet secondaire souvent appelé nausées et vomissements induits par la chimiothérapie (NVIC).

Les effets anti-vomitifs associés à la consommation de cannabis sont largement attribuables au THC. Il est en effet capable d’inhiber l’action de certains récepteurs situés dans le cerveau (CB1) et de réguler la synthèse des acides GABA, lesquels sont à l’origine du déclenchement des nausées et des vomissements.

Cependant, certaines études suggèrent que l’usage de CBD pourrait également aider à réduire les nausées grâce à son action régulatrice des taux de sérotonine, une hormone impliquée dans de nombreux processus physiologiques, dont la sensation d’avoir la nausée.

En ce sens, le choix d’un produit full spectrum, c’est-à-dire qui contient du THC en faible dose peut être judicieux. Nous revenons sur ce point un peu plus loin dans notre article.

Effet sur le bien-être mental

L’impact émotionnel de la maladie peut être très accablant et entraîner un état dépressif, de l’anxiété ainsi que des troubles du sommeil. Or le moral et la qualité de vie de la personne peuvent influencer substantiellement les chances de guérison.

En cela, la prise de CBD pourrait s’avérer bénéfique [9], dès lors que sont action régulatrice sur la synthèse de sérotonine permet de :

Comment utiliser le CBD contre le cancer ?

Au vu de ses potentielles propriétés anticancéreuses combinées à son action bénéfique sur les effets secondaires provoqués par les traitements traditionnels, l’usage de CBD est très tentant. Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas d’un remède miracle, et que sa prise doit être supervisée par un professionnel de la santé.

Précautions particulières

Le CBD est une molécule non-psychoactive, sans effets secondaires graves et totalement inoffensive jusqu’à 1500 mg/jour.

Cependant, si vous suivez un traitement anticancéreux, il est formellement déconseillé de prendre du CBD sans avertir votre médecin traitant. En effet, la molécule de CBD est métabolisée par le foie, ce qui peut entraîner des interactions médicamenteuses diminuant l’effet de certains principes actifs anticancéreux ou augmentant le risque de toxicité. [11]

D’ailleurs, les patients atteints de cancer qui participent à l’expérimentation nationale sur la viabilité de l’utilisation du cannabis thérapeutique ne suivent aucun autre traitement anticancéreux. Ils sont, par ailleurs, suivis de près par des professionnels de la santé.

Type de CBD préconisé

Bien que les nombreuses propriétés anticancéreuses soient attribuables au CBD, de nombreuses études suggèrent que les composés actifs du cannabis agissent en synergie offrant ainsi une meilleure efficacité. C’est ce que l’on appelle l’effet d’entourage.

C’est pour cette raison que nous préconisons l’huile de CBD full spectrum. Celle-ci contient en effet l’ensemble des cannabinoïdes de la plante, dont le THC, à moins de 0,3%. Ce pourcentage est trop faible pour provoquer quelconque effet enivrant, néanmoins, cela peut suffire à potentialiser les effets anti-nausée et anti-vomissement du CBD. En effet, le THC est connu pour ses effets positifs sur le système gastrique, ainsi que pour stimuler l’appétit.

Par ailleurs, nous recommandons fortement de choisir une huile de CBD non seulement issue de l’agriculture organique, mais également fournie avec les résultats d’analyses de laboratoire garantissant l’absence de toute substance nocive ainsi que la concentration de chaque cannabinoïde.

Posologie recommandée

Les produits à base de CBD n’étant pas considérés comme des médicaments en France, il n’existe pas de posologie recommandée. Par ailleurs, son dosage dépend de tout un tas de facteurs tels que le poids, l’âge, l’intensité des symptômes à traiter, mais aussi la sensibilité du système endocannabinoïde.

Pour autant, la question du dosage est très importante. En effet, le CBD est une molécule capricieuse dont l’efficacité suit une courbe en U inversée. C’est pour cela qu’il est recommandé de privilégier une approche graduelle : commencer par une faible dose (3 à 5 gouttes par jour) d’une huile faible concentrée (en 5 et 10%) et d’augmenter tous les 5 à 7 jours de quelques gouttes jusqu’à obtenir les résultats attendus.

Quoi qu’il en soit, nous rappelons l’importance de consulter un médecin avant de prendre du CBD dans le cadre d’un cancer.